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Comment la fabrication additive révolutionne les secteurs industriels : performance, innovation et réduction des coûts

La fabrication additive, souvent désignée par le terme impression 3D, représente bien plus qu’une simple évolution technologique : c’est une véritable révolution industrielle. Cette approche, qui consiste à construire des objets couche par couche à partir de modèles numériques, transforme radicalement la manière dont les produits sont conçus, fabriqués et distribués à travers de multiples secteurs.

Des industries de pointe comme l’aérospatiale et l’automobile à la santé et même au design, la fabrication additive gagne du terrain grâce à sa capacité à repousser les limites de l’innovation et à optimiser les processus de production. Son essor est indéniable, porté par des avantages considérables tels que la liberté de conception, la réduction des déchets et la possibilité de personnalisation de masse.

Amélioration de la performance des produits grâce à la fabrication additive

La fabrication additive transforme l’industrie en profondeur, offrant une liberté de conception sans précédent et améliorant la performance des produits. Cette technologie permet d’optimiser les formes, d’intégrer des fonctionnalités complexes et d’utiliser des matériaux sur mesure, repoussant les limites des méthodes traditionnelles. Elle permet, par exemple, de créer des pièces plus légères, plus résistantes ou plus efficaces thermiquement.

Dans des secteurs variés, de l’aéronautique au médical, en passant par l’automobile, la fabrication additive démontre sa capacité à améliorer concrètement les produits. Elle permet de répondre à des besoins spécifiques, d’innover et de gagner en compétitivité.

Des entreprises telles que Latitude et SNCF illustrent parfaitement comment l’adoption stratégique de la fabrication additive peut booster la performance et l’innovation. Découvrons leurs approches.

Cas d’usage : latitude et l’optimisation des moteurs de fusée

Latitude exploite la fabrication additive pour optimiser la conception de ses moteurs de fusée. Timothée Cullaz, responsable de la montée en compétence Fabrication additive chez Latitude, souligne que cette approche permet de concevoir et produire des pièces aux géométries complexes, intégrant des canaux internes de refroidissement irréalisables par usinage traditionnel. Ces canaux, intégrés à la tuyère, font circuler du kérosène pour réguler la température lors de la mise à feu.

Cette liberté de conception maximise la poussée du moteur et sécurise la chambre à combustion. Isabelle Valentin, COO de Latitude, indique une économie de 25 à 30 % sur les coûts de développement, ainsi qu’une optimisation de la masse des composants. Alléger le lanceur permet de réduire la consommation de kérosène et d’augmenter la charge utile, améliorant ainsi les performances globales.

Cas d’usage : SNCF et l’amélioration de la stratégie de maintenance ferroviaire

Depuis plus de dix ans, SNCF Voyageurs intègre la fabrication additive dans la maintenance de son matériel roulant. Face à l’hétérogénéité de son parc, la fabrication additive est une stratégie clé pour pallier l’obsolescence des pièces. Avec près de 150 000 références à gérer, elle permettrait une réduction importante des coûts liés aux commandes minimales, aux inventaires, et surtout, d’accélérer les délais lorsqu’il n’y a pas d’autres alternatives pour fabriquer les pièces de rechange.

Lætitia Kirchner, chef de projet Fabrication Additive pour SNCF Voyageurs, souligne la possibilité de réparer ou d’améliorer les pièces en renforçant les zones critiques. L’organisation de SNCF, à travers son entité nationale et un réseau de représentants, les correspondants Fabrication additive, facilite l’identification des besoins en maintenance et favorise l’utilisation de ces technologies.

Création de nouveaux produits et services innovants grâce à la fabrication additive

La fabrication additive ne se limite pas à l’amélioration de produits existants ; elle ouvre également la voie à la création de produits et services entièrement nouveaux. Cette flexibilité de conception accrue, véritable catalyseur d’idées novatrices, permet de répondre à des besoins spécifiques et d’explorer des frontières autrefois inaccessibles.

L’un des atouts majeurs de la fabrication additive réside dans sa flexibilité de conception. Contrairement aux méthodes traditionnelles, elle permet de créer des formes complexes et des géométries optimisées sans contraintes majeures. Cette liberté, combinée à des avancées comme la photoactivation des matériaux, dont l’Institut de Science des Matériaux de Mulhouse (IS2M) est un spécialiste, démultiplie les possibilités.

De nouvelles perspectives s’ouvrent alors. Dans le domaine médical ou spatial, la fabrication additive facilite la création de dispositifs médicaux sur mesure, d’implants personnalisés et de composants complexes pour l’aérospatiale. Elle libère la créativité des designers et ingénieurs, encourageant l’innovation et repoussant les limites du possible.

Cas d’usage : IS2M et la création de micro-capteurs personnalisés

L’Institut de Science des Matériaux de Mulhouse (IS2M) illustre parfaitement cette dynamique. En tant que pionnier dans le domaine de la photoactivation des matériaux, l’IS2M exploite l’impression 3D pour créer des micro-capteurs personnalisés. Arnaud Spangenberg, chercheur au CNRS à l’IS2M, mène des recherches sur la photopolymérisation pour prototyper et produire ces équipements. Son expertise, reconnue par le prix Jeune Chercheur de la Fédération de Recherche des Matériaux et NanoSciences du Grand Est (2022) et un portefeuille d’une vingtaine de brevets, témoigne de son avance dans ce domaine.

Ces travaux ouvrent la voie à une nouvelle génération de capteurs miniaturisés à bas coût, aux performances optimisées pour des applications spécifiques : surveillance environnementale, diagnostic médical, contrôle qualité industriel…

Cas d’usage : les applications potentielles de l’impression 4D

Au-delà de la fabrication additive, l’impression 4D représente une avancée prometteuse. Cette technologie permet de concevoir des objets capables de se transformer avec le temps, en réponse à des stimuli externes (chaleur, humidité, champ magnétique…). Imaginez des structures autoréparatrices, des dispositifs médicaux adaptatifs ou des emballages intelligents.

L’ajout de la miniaturisation, fruit du travail du laboratoire IS2M, offre à certains capteurs la capacité de modifier leurs caractéristiques intrinsèques. Si l’impression 4D n’en est qu’à ses prémices, elle suscite un intérêt grandissant dans des domaines aussi variés que la médecine (implants évolutifs), la robotique (robots morphing) ou la construction (matériaux adaptatifs à l’environnement)… Un potentiel immense, assurément.

Réduction des coûts et des délais de production grâce à la fabrication additive

La fabrication additive est une solution performante pour maîtriser les coûts et les délais de production. En simplifiant les processus, en minimisant le gaspillage de matériaux et en autorisant une production sur mesure, elle surpasse les méthodes traditionnelles. Cette approche permet de réduire, voire de supprimer, des étapes comme le moulage, l’usinage et l’assemblage, impactant positivement divers secteurs, de l’aéronautique au médical.

Des entreprises comme EDF et la SNCF ont adopté cette technologie. Découvrons leurs expériences.

Cas d’usage : EDF et la réduction des coûts de maintenance nucléaire

EDF mise sur la fabrication additive pour optimiser les coûts de maintenance de ses centrales. Au lieu d’une fabrication massive et d’un stockage onéreux, EDF privilégie la production de pièces à la demande, réduisant ainsi son volume de stockage. L’entreprise optimise aussi ses outillages. Laurent Julliard, d’EDF, a démontré une baisse de 40 % du poids des clés de robinetterie utilisées par les agents.

Les avantages sont clairs : risque réduit lors de la manutention, amélioration des conditions de travail (chaleur et humidité lors des interventions) et performance accrue à moindre coût.

Cas d’usage : SNCF et la réduction des délais d’approvisionnement des pièces de rechange

La SNCF exploite la fabrication additive pour diminuer les délais d’approvisionnement des pièces. Face à l’obsolescence ou aux pénuries, Laëtitia Kirchner souligne que cette technologie raccourcit les délais habituels, qui peuvent atteindre 3 à 6 mois pour la conception ou le moulage. La fabrication additive permet ainsi une production plus rapide et une réduction des immobilisations coûteuses des trains.

Cette approche s’inscrit dans une logique de production plus agile, où les pièces sont disponibles rapidement en cas de besoin.

La fabrication additive : un avenir prometteur pour l’industrie

La fabrication additive s’impose comme un pilier de la nouvelle ère industrielle. Avec des atouts considérables en termes de performance, d’innovation et de réduction des coûts, cette technologie de rupture ne cesse de repousser les limites et de transformer les secteurs les plus variés.

La synergie entre la fabrication additive et l’intelligence artificielle (notamment pour l’optimisation des designs), l’intégration continue des parties prenantes de la filière et la miniaturisation des procédés ouvre des perspectives fascinantes, avec à la clé des matériaux adaptatifs, une production plus rapide, et des gains environnementaux sans précédent.

Et pour aller plus loin, visionnez la vidéo complète de la table ronde issue de l’événement 360 Grand Est et découvrez comment les industriels s’emparent des technologies de fabrication additive : Regarder la vidéo ici

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